
Samuel Bollendorff, enseignant à l'École présente son exposition "Contaminations : après moi, le déluge"
Contaminations. Après moi, le déluge. |
"J’ai fait le tour de la Terre en 2018. Ça ne prend que quelques heures tant elle est petite, fragile. Et où que mon regard se soit porté, il s’est perdu dans l’obscurité. Un fleuve mort sur 650 km, des poissons déformés, des forêts radioactives, des enfants qui naissent sans yeux, des mafieux qui trafiquent des déchets nucléaires, des déchets plastiques à la dérive au milieu d’un océan, devenus les premiers maillons d’une chaîne alimentaire dégénérée... Qu’avons-nous laissé faire ?
©Samuel Bollendorff
Contaminations. Après moi, le déluge propose une réflexion sur les pollutions industrielles irrémédiables, transformant pour des décennies, voir des siècles, des territoires en zones impropres au développement de la Vie. Un tour du monde de zones contaminées par l’Homme du XXIème siècle et ses industries chimiques, minières ou nucléaires, qui laissent en héritage pour les générations à venir, des pans entiers de notre planète souillés.
Méthane, acide prussique, phosgène, phosphore rouge, oxyde d’éthylène, chlorure de vinyle, phénols, dérivés d’arsenic, de cyanure, de chlore, sulfure d'hydrogène, soude caustique, pétrole, bisphénol, DDT et PCB sont autant de molécules et produits de synthèse dont les concentrations dans les sols, les eaux et la chaine alimentaire, prendront des décennies, des siècles, parfois des milliers d’années, à retrouver des concentrations viables pour l’humain.
Face à ces constats, les discours de communication des industriels sont d’une cynique violence. Les porte-paroles des compagnies pétrolières revendiquent une énergie verte à propos des sables bitumineux, les pollueurs brésiliens, connus pour leur corruption, ne sont pas condamnés, et à Fukushima, l’exploitant de la centrale fait du lobbying pour rejeter ses millions de litres d’eaux contaminées dans l’océan... et les taux de cancer augmentent en flèche. Mais les industriels n’ont pas un dollar à perdre.
Informations pratiques Dates d’exposition : du mercredi 16 janvier au samedi 23 février 2019 Entrée libre Métros : Les Halles, Rambuteau
|