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CONTRE-VISUALITÉS : RECHERCHE DE PERSPECTIVES DE REPRÉSENTATIONS DÉCOLONIALES EN PHOTOGRAPHIE
Auteur : Laurent LE HUAN CUA
Directeur(s) de mémoire : Véronique FIGINI-VERON, et Frédéric POUILLAUDE
Photographie
Résumé : Ce mémoire s’attache à questionner la place de la photographie dans le champ de la contre-visualité, dans la continuité des regards décoloniaux présents dans les représentations artistiques contemporaines. Ce concept de contre-visualité est issu du champ de la théorie de la culture visuelle développée par le théoricien Nicholas Mirzoeff. Cette thèse dresse le constat suivant : la construction d’un regard dominant à travers la culture occidentale a participé à l’expansion d’empires coloniaux et participe encore à une forme de considération seulement esthétique de ces objets. La photographie a, dès ses origines, été utilisée pour participer à cette visualité et a contribué à cette construction sociale dans son utilisation en tant qu’outil d’inventaire des cultures, « fabricante » de documents, contribuant à l’idée de faire de l’Europe le lieu de conservation du patrimoine mondial. Ce mémoire souhaite interroger notre regard occidental et sa construction, et plus précisément, l’utilisation du médium photographique dans un cadre impérialiste, sur les représentations photographiques d’objets polysémiques des pays colonisés. Ace travail a aussi pour objectif de questionner les pratiques artistiques modernes et contemporaines cherchant à sortir de cette visualité, à développer et proposer des « contre-visualités ». L’intérêt ici est d’ouvrir des perspectives de représentations quant à l’utilisation du médium photographique, s’écartant du rapport au document-vérité, dans une recherche d’un regard conscient sur les enjeux, les rapports de pouvoirs et de domination au sein de nos sociétés contemporaines, en tendant vers l’imaginaire et la saturation du sens des choses.
Mots-clés : archive, « contre-visualité », décolonialisme, document, études culturelles, fétichisme, modernité, muséification, photographie, orientalisme.
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Abstract: This memory seeks to question the role of photography within the field of counter-visuality, in continuity with decolonial perspectives present in contemporary artistic representations. The concept of counter-visuality originates from the field of visual culture theory, developed by theorist Nicholas Mirzoeff. This work begins with the following observation: the construction of a dominant gaze through Western culture has contributed to the expansion of colonial empires and still plays a role in the purely aesthetic consideration of these objects. From its very origins, photography has been used to serve this visuality and has contributed to this social construction through its use as a tool for cataloguing cultures, as a « producer » of documents, reinforcing the idea of Europe as the custodian of world heritage. This memory aims to question our Western gaze and its construction—more specifically, the use of the photographic medium within an imperialist framework, the photographic representations of polysemous objects from colonized countries, and the modern and contemporary artistic practices that attempt to break away from this visuality and develop alternative forms of « counter-visualities. » The objective is to open up new perspectives on the representation enabled by the photographic medium, moving away from its association with documentary truth, in a pursuit of a more conscious gaze—one that is aware of the power relations and structures of domination embedded in our contemporary societies, tending towards the imaginary and the saturation of the meaning of things.
Keywords: archive, ‘counter-visuality’, decolonialism, document, cultural studies, fetishism, modernity, museification, photography, orientalism.