La re(construction) d’une mémoire familiale par l’autobiographie photographique : entre enjeux, difficultés et perspective à la rendre public


Date : 2025
Auteur : Léa MARTINEAU
Directeur(s) de mémoire : Alix HÄFNER

Photographie

Résumé : Comment affronter un héritage familial marqué par la violence ? Les souvenirs douloureux, longtemps enfouis sous le poids du silence et des non-dits, remontent inévitablement à la surface, bouleversant l’équilibre fragile des liens familiaux. Affronter cet héritage, c’est revisiter des récits intimes souvent fragmentés, questionner leur transmission, et chercher des formes pour dire l’indicible. Dans ce processus, la photographie apparaît comme un médium privilégié. Qu’elle puise dans les archives familiales ou s’ouvre à la mise en scène, elle permet d’explorer ces mémoires fragiles, de les rendre visibles, de leur offrir une nouvelle existence. Elle devient un espace de dialogue entre passé et présent, un outil de re(construction) identitaire. En exposant l’intime, elle engage aussi le spectateur, qui peut y projeter sa propre histoire, transformant le récit personnel en miroir collectif. Revisiter son histoire familiale ne revient pas toujours à chercher une vérité documentaire : l’artiste peut choisir la fiction ou une zone intermédiaire, pour exprimer la complexité émotionnelle de ce qu’il a vécu ou hérité. Mais cette exposition de l’intime soulève des questions éthiques : comment représenter ce qui relève du secret ? La photographie peut-elle restituer la densité des souvenirs et des émotions ? Quels outils de médiation peuvent favoriser une compréhension nuancée des récits personnels exposés ?

Mots-clés : Autobiographie photographique – Mémoire familiale – Re(construction) – Archives – Transmission – Scénographie de l’intime

Abstract: How can we confront a family legacy marked by violence? Painful memories, long buried under the weight of silence and unspoken truths, inevitably rise to the surface, unsettling the fragile balance of family ties. To confront this legacy is to revisit intimate and often fragmented narratives, to question their transmission, and to seek forms capable of expressing the unspeakable. In this process, photography emerges as a privileged medium. Whether drawing from family archives or venturing into staged images, it enables the exploration of these fragile memories, making them visible and offering them a new existence. It becomes a space of dialogue between past and present, a tool for identity (re)construction. By exposing intimacy, it also engages the viewer, who may project their own story onto it, thus transforming a personal narrative into a collective mirror. Revisiting one’s family history does not necessarily mean searching for documentary truth: the artist may choose fiction or an in-between space to convey the emotional complexity of what they have lived or inherited. Yet this exposure of the intimate raises ethical questions: how can we represent what belongs to secrecy? Can photography convey the full weight of memories and emotions? What forms of mediation can foster a nuanced understanding of the personal narratives being shared?

Keywords: Photographic Autobiography – Family Memory – (Re)construction – Archives – Challenges of Representation – Making the Intimate Public

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