Titres de sections.


Retour sur la participation au Festival du Film Subversif de Metz :

Hugo Margaron (Ciné, 2024) a participé en 2023 au Festival et a pris le temps de restituer son passage :

« Load. Unload.

Chargé dans le TGV, se recharger à Metz, regarder ailleurs.

Un endroit où l’on peut voir des films qu’on pourrait rarement voir ailleurs.

Cette possibilité d’ailleurs je l’ai eu grâce à ma participation au Jury Jeune du Festival du Film Subversif de Metz, qui s’est tenu du 9 au 11 juin dernier. Aussitôt arrivé à Metz, cela a été l’occasion de rencontrer l’ensemble du jury (7 jeunes entre 19 et 25 ans), avec qui j’ai pu discuter, défendre ou pas les différents films présentés en compétition. Avec une rigueur assez inouïe, nous avons pris très au sérieux cette « élection » d’un film où chacun-e a pu donner son avis. Nous voulions récompenser un film qui nous ressemble, malgré – ou plutôt au travers – de nos singularités.

Parmi les quatre courts-métrages sélectionnés et tous extrêmement variés, nous avons choisi d’attribuer le prix à « La Fée des Roberts » ; un court-métrage d’animation délirant et burlesque sur l’obstination d’une petite fille à avoir d’énorme seins… grâce à une fée. À la fois hallucinant visuellement et grinçant, la caricature nous met face à nos propres contradictions.

Le prix du jury jeune pour le long métrage a été remis au film québécois « On dirait la planète Mars » de Stéphane Lafleur. Dans ce dernier, sous prétexte d’expérimentation spatiale, les « matchs parfaits » d’astronautes se retrouvent enfermés dans une base au milieu du désert, pour mieux comprendre et anticiper les réactions de l’équipe en orbite. Avec sa mise en scène subtile et efficace, il porte un regard plein d’humanité sur l’absurdité de notre monde de notations, de « feedbacks », de cobayes en tous genres.

Deux mentions ont été attribuées : pour le film britannique « Enys Men », pour sa qualité hypnotique plastique et son interprétation, et « Give me Pity ! » (également Grand Prix du festival) pour sa radicalité et sa croyance kitch.

La qualité du festival tient aussi dans ses contrepoints, malgré la courte durée de l’événement : courts-métrages hors-compétition, films cultes en rétrospective. Parmi ces derniers, « Phantom of the Paradise » de Brian de Palma a ouvert cette 8e édition avec toute sa splendeur baroque. On peut mesurer ainsi la puissance subversive d’une mise en scène radicale sur un scénario haut en couleurs et glamrock.

Mais surtout, revoir « Virgin Suicides » dans une toute nouvelle copie remasterisée 4K (première française) vous submerge de plaisir, par sa douceur acidulée. La mise en scène de Sofia Coppola bourgeonne dans chaque mouvement de caméra, lançant un peu plus la poésie de ces instantanés adolescents. La toujours-juste photographie d’Ed Lachman pose des ambiances lumineuses riches, où la douceur verte des intérieurs contamine les peaux rosées, où les textures feutrées finissent par faire étouffer (littéralement) les personnages. Les panoramiques qui planent sur les corps alanguis, le montage et la musique inoubliable de Air vous restent en tête bien après le retour à Paris.

Le plein d’images.

Load. Unload.

Merci à Charlotte Wensierski pour l’invitation, à Charlotte Bénard et à toute l’équipe pour l’accueil si chaleureux ! »

Rappel – Le partenariat ENS Louis-Lumière et Festival du Film Subversif de Metz

Toujours motivé à l’idée de mettre en lumière des ovnis «fragiles» et de défendre l’importance d’un cinéma «physique», le festival du Film Subversif de Metz concentre avec générosité sur trois jours une vingtaine de séances mêlant jeune cinéma et films cultes.

Comme l’an passé, des étudiantes et étudiants de l’ENS Louis-Lumière des master Cinéma, et Photographie ont été conviés à participer au festival sur différents aspects.

Affiche Festival du Film Subversif de Metz

Hugo Margaron (Ciné, 2024) participe au Jury Jeune pour la compétition longs et courts métrages.

Elie Cottin (Ciné, 2022) vient présenter son film de Fin d’Etudes Dérives (Hors Compétition), le dimanche 11 juin à 15h.

Charlotte Heulland et Caroline Sénécal (Photo 2024 et 2020) viennent en tant que photographes durant le Festival.

Retrouvez toutes les informations sur le Festival sur leur site internet.