Après SHÉHÉRAZADE, Jean-Bernard MARLIN (Ciné, 2004), revient au cinéma avec SALEM, sortie le 29 mai 2024. A cette occasion, cet ancien du Master Cinéma a bien voulu répondre à quelques questions :


SALEM est votre deuxième film, en quoi le processus de fabrication a-t-il était différent de SHÉHÉRAZADE votre premier film ?

Salem est très différent de Shéhérazade d’un point de vue mise en scène : La mise en scène de Shéhérazade était liée au réel, l’idée était d’être à un point de jonction où réel et fiction se rejoignent pour ne faire plus qu’un. La mise en scène s’appliquait à recréer le réel, comme dans un documentaire. Pour le dire autrement, on devait avoir la sensation de voir le réel pris sur le vif.
Avec
Salem, l’idée était de plonger dans la fiction et de décoller du réel, de flirter avec des genres cinématographiques comme le thriller, le fantastique, la romance, d’être dans la fiction pure, en retirant tout ce qui pouvait faire penser à du documentaire, du réalisme, en s’éloignant du naturalisme. Le découpage, qui donne la sensation d’un film et son expérience, est par conséquent très différent. Shéhérazade privilégiait des plans longs, voire des plans séquences, tandis que la mise en image de Salem est beaucoup plus découpé, storyboardé, avec des incursions de VFX.

SALEM présente des partis pris esthétiques forts, basculant du réalisme vers le cinéma de genre, ce choix était clair dès le début pour vous ? Comment avez-vous travaillé à l’image cette bascule ?

Ce parti-pris d’aller vers le cinéma de genre était très clair dès le début puisque l’idée de départ était de flirter avec des genres cinématographiques comme le thriller, le fantastique, la romance, d’être dans la fiction pure. J’ai par ailleurs préparé le tournage avec un long storyboard représentant tout le film. Puis Jonathan a pris le relais avec l’étalonnage, le choix des optiques, etc…

Vous retravaillez avec Jonathan Ricquebourg, ancien de l’ENS Louis-Lumière (Ciné, 2013). Comment fonctionnez-vous avec votre directeur de la photographie ?

Avec Jonathan, le goût pour la prise de risque et une image assez affirmée était partagée. On a parlé photographie, mais surtout de films des années 70 et 90, puis il a fait des essais en amont du tournage pour élaborer l’image du film, assez proche de la pellicule.

On trouve également d’autres anciens au générique du film avec Romain BAUDEAN (Ciné, 2010) et Lou GUELLIER (Ciné, 2022), comment le travail en équipe s’est fait ? Ce lien avec des anciens de l’École était-il important ?

Dans l’équipe image, le lien est important. C’est sûr qu’une formation commune crée un.

Pour finir, auriez-vous un souvenir sur l’un des défis de tournage ?

Les moments les plus complexes à mettre en scène sont ceux avec de la figuration, par exemple ceux où on retrouve Djibril et Camilla au milieu de la cour de la récréation d’un collège. Ou encore les scènes de guérison, où l’action est minutieusement décomposée, surtout avec la présence des VFX.

Photo de tournage des deux comédiens principaux, réalisée à la Cité Bassens (Marseille), la fresque à l’arrière plan a été réalisée pour le film (crédit : Yohanne Lamoulère)