D’un art séquentiel à l’autre: Ce que le langage cinématographique peut emprunter à la liberté formelle de la bande dessinée.


Date : 2015
Auteur : ROLAND Pierrick
Directeur(s) de mémoire : Alexandre Mensah

Cinéma

Résumé : C’est aujourd’hui une idée très répandue au sein du grand public, largement relayée par les médias et entretenue par les sorties régulières d’adaptations à succès : le cinéma et la bande dessinée seraient des parents très proches, les deux faces d’une même pièce.

Il est vrai que les deux arts se ressemblent énormément, du moins à première vue. Arts séquentiels, ils fractionnent le temps et le mouvement pour en proposer une représentation originale. Arts graphiques, ils appuient leur force sur les images qu’ils ne cessent de réinventer. Arts narratifs enfin, ils fondent leur succès sur leur capacité à porter récits et émotions.

Par-delà ces traits communs, il existe des différences majeures et irréductibles entre le 7ème et le 9ème art. Ainsi l’un s’appuie sur le réel, tandis que l’autre crée une nouvelle réalité. Le premier se raconte dans le temps, le second dans l’espace. Le premier envisage le spectateur comme un témoin, le second fait du lecteur un complice.

Ce mémoire envisage la bande dessinée et le cinéma comme des langages. En s’appuyant sur une analogie case/plan, il s’attache d’abord à en comprendre le vocabulaire élémentaire. Puis le champ s’élargit : les cases s’assemblent, les plans se raccordent ; les mécanismes fondamentaux de la grammaire se mettent en place. En les analysant, une question émerge : le cinéma peut-il proposer une traduction pertinente des procédés formels inventés par la bande dessinée ? Tenter de répondre à cette question fait émerger plusieurs concepts: celui d’« adaptation » ; celui d’ « esprit BD ». Le film de fiction A Lucky Day, réalisé à la suite et en complément de ce mémoire, met ces concepts à l’épreuve de la pratique.

Mots-clés : Bande Dessinée, Cinéma, Art séquentiel, Art invisible, Langage, Style graphique, Montage tabulaire, Split-screen

Abstract: According to a very common belief, film and comics are close relations. Indeed, they look very much alike. They are sequential arts, as they fractionate time and movement. They are graphic arts, as they draw their strength from powerful images. They are narrative arts, as they convey stories and emotions.

However, they are not the same. If one of them leans on reality, the other creates a new reality. One uses time, the other enhances space. One considers the spectator a witness, whereas the other makes the reader a partner. This dissertation considers comics and cinema as languages. It first compares their most basic abecedary: the panel and the shot. Then it focuses on the way panels and shots connect, and it investigates the fundamental mechanisms of their grammar.

One question rises: can film offer relevant translations for all the processes invented by comics? Several concepts emerged throughout the study: for instance these of “adaptation” and “comics spirit”. The short movie A Lucky Day, shot in May 2015, applied these concepts to the making of a film.

Keywords: Comics, Film, Sequential Art, Invisible Art, Language, Graphic novel, Split-screen

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