Esthétique et sémantique de la grande profondeur de champ d’Orson Welles à Wes Anderson


Date : 2015
Auteur : CHOPE Cloé
Directeur(s) de mémoire : Pascal MARTIN

Cinéma

Résumé : Ce mémoire aborde la question de la grande profondeur de champ, d’un point de vue technique esthétique et narratif. Au travers d’un plan chronologique, cette étude permet d’observer l’évolution sémantique de la profondeur de champ. Considérée au départ comme une norme par le cinéma primitif, qui voyait le flou comme un défaut optique, la grande profondeur de champ devient un langage cinématographique à part entière avec Citizen Kane. Orson Welles va se servir de cette netteté infinie à des fins narratives. Il fait évoluer ses acteurs dans la profondeur en créant une spatialisation psychologique du drame. Ici la profondeur de champ a plusieurs fonctions sémantiques : le réalisme, l’onirisme, et l’absurde. La suite de cette étude porte sur l’approfondissement des techniques abordées dans Citizen Kane qui permettent une augmentation et une mise en valeur de la grande profondeur de champ. La courte focale, qui permet une accentuation de la perspective, produit des images qui interpellent le spectateur par leur composition forte. Ensuite, ce mémoire abordera le cas d’une lentille particulière, la demi-bonnette, qui permet une double mise au point, donc la possibilité d’avoir un avant-plan et un arrière-plan net. Ce mémoire traite également des différents choix de mise en scène afin de gérer
la multitude de détails engendrée par la netteté, au travers de l’analyse d’un film en couleur et d’un film en noir et blanc. Enfin cette réflexion sera étendue au cinéma numérique, afin de voir les
impacts de cette nouvelle technologie sur la profondeur de champ. Les caméras numériques à grand capteur, en raison de leur piqué, entraîne une perte de profondeur de champ. En réponse à l’esthétique du flou omniprésent ces dernières années, certains cinéastes font le choix des caméras numériques à petit capteur, qui permettent une grande profondeur de champ.

Mots-clés : grande profondeur de champ, courte focale, perspective, demi-bonnette, capteur Super 35, petit capteur, piqué.

Abstract: This essay addresses the issue of the deep depth of field, with a technical, aesthetic and narrative point of view. Through a chronological framework, this essay makes a study of the depth of field’s semantic evolution. First considered a standard in the primitive cinema, which reckon that
blur is an optic fault, the deep depth of field becomes a cinema language starting from Citizen Kane. Orson Welles uses this infinite sharpness to serve the narrative purpose. He makes his actors moving in the deep, creating a psychological spatialization of the drama. There, the depth of field has several semantics’ functions: realism, fantasizing, and absurd. The rest of this essay is about techniques’ deepening which are used in Citizen Kane. These techniques make the depth of field both deeper and highlighted. The wide lens, which makes the accentuation of the prospect possible, produces images that call out the spectator thanks to their fascinating composition. Then, this essay will address the issue of a particular lens, a split dioptre, which make a double focus possible: that is to say the possibility to have both a sharp background and foreground. This essay is also about various staging choices that manage the multitude of details generated by the sharpness, through a colour and a black and white movie. Lastly, thinking about digital cinema will be addressed in order to see how this new technology has impacted the deep depth of field. Because of their sharpness, the digital camera with super 35 sensor means the loss of depth of field. In response to the blur’s aesthetic, that is ubiquitous in recent years, some filmmakers choose digital camera with a small sensor that make a deep depth field possible.

Keywords: deep depth of field, wide lens, prospect, split diopter, Super 35
sensor, small sensor, sharpness

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