La bande son dans le cinéma italien des années 1960-70 : la recherche d’une réalité subjective


Date : 2022
Auteur : Gautam SHUKLA
Directeur(s) de mémoire : Sylvain Lambinet

Son

Résumé :

Le cinéma italien a cela de particulier que depuis le début du cinéma parlant jusqu’à l’émergence d’une nouvelle génération de cinéastes pendant les années 1980, il a toujours concentré le travail du son presque exclusivement pendant la phase de post-production, en ignorant la prise de son directe au tournage. Ce mémoire s’intéresse à l’émergence et à l’affirmation d’un certain cinéma au début des années 1960, principalement représenté par Federico Fellini, Michelangelo Antonioni et Pier Paolo Pasolini. Ces cinéastes partagent en effet la même volonté de s’emparer de la norme de post-production sonore de l’industrie cinématographique italienne pour en faire une particularité esthétique primordiale de leur cinéma. Si l’ensemble du cinéma italien de cette époque est caractérisé par une utilisation généralisée d’une postsynchronisation ne se souciant pas d’obtenir un synchronisme labial parfait, l’étude de cette branche spécifique de l’âge d’or du cinéma italien permet de mettre en évidence une recherche esthétique qui va bien au-delà d’un simple asynchronisme insouciant, et qui remet en question de nombreuses notions classiques du cinéma, notamment la diégèse.

Nous nous intéresserons dans un premier temps, à travers une étude bibliographique et une recherche théorique issue d’analyses filmiques, à étudier et mettre en évidence les procédés esthétiques qui permettent aux cinéastes de notre étude de développer ce que Federico Fellini appelle la réalité subjective », propre par essence à chaque cinéaste mais qui dans le même temps témoigne d’une création artistique caractéristique d’un certain cinéma italien de l’époque. Nous nous attacherons ensuite, en réalisant un court-métrage, à mesurer l’impact que peuvent avoir certains de ces procédés dans un contexte de visionnage actuel.

 

Mots-clés :  cinéma italien, réalité subjective, réalisme, naturalisme, postsynchronisation, asynchronisme, diégèse.

 

 

Abstract:  Italian cinema is unique in that, from the beginning of talking pictures until the emergence of a new generation of filmmakers in the 1980s, it has almost exclusively preferred sound recording during the post-production phase to direct sound recording on set. This dissertation focuses on the emergence and assertion of a certain cinema in the early 1960s, mainly represented by Federico Fellini, Michelangelo Antonioni and Pier Paolo Pasolini. Indeed, these filmmakers shared the same desire to take hold of the Italian film industry’s post-production standard to make it a frontline aesthetic feature of their cinema. While the whole of the Italian cinema of this period is characterised by a generalised post-synchronisation, unconcerned with obtaining a perfect lip-synchronism, the study of this specific branch of Italian cinema’s golden age allows us to highlight an aesthetic research that goes far beyond a simple and carefree asynchronism, and that questions numerous classical notions of cinema, notably diegesis.

Firstly, we will analyse and highlight the aesthetic processes that allow our study’s filmmakers to develop what Federico Fellini calls the « subjective reality », which is in essence specific to every director but at the same time is a testament to artistic creation that is characteristic of the Italian cinema of the time. We will then attempt, by making a short film, to measure the impact some of these processes can have for a contemporary audience.

 

Keywords: Italian cinema, subjective reality, realism, naturalism, postsynchronisation, asynchronism, diegesis.

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