MUSICALITÉ DE LA LUMIÈRE : Comment peut-on définir et caractériser l’aspect musical du travail de la lumière au cinéma ?


Date : 2013
Auteur : BACCI Etienne
Directeur(s) de mémoire : Jean Coudsi & Emmanuel Plasseraud

Cinéma

Résumé : Dans ce mémoire, il s’agit pour nous d’amener une réflexion qui sortirait la lumière de cinéma du rôle statique, purement pictural et esthétique, à laquelle on la réduit souvent. En effet, nous pensons qu’elle recèle, comme le cinéma en général, une potentialité musicale.

Le cinéma peut être considéré comme un art total, fait de l’agrégation de nombreuses disciplines artistiques, et le travail de réalisation, qui doit faire cohabiter, voire unir, toutes ces voix, peut s’apparenter à celui d’un chef d’orchestre. De plus, étant en partie un art du temps, un film peut, par certains côtés, se rapprocher d’une oeuvre musicale, notamment à travers la question du rythme.

Nos recherches ont été guidées par plusieurs questionnements. Quelles sont les potentialités musicales du cinéma dans son ensemble ? Si l’on considère l’oeuvre cinématographique comme une symphonie, quelle est la place de la lumière en son sein ? La lumière de cinéma est-elle musicale en elle même ?

L’analyse du rythme et du mouvement des éléments constitutifs de la fabrication d’un film nous servira de point de départ. Nous resserrerons ensuite notre réflexion sur les interactions entre la lumière et les autres « instruments » du cinéma afin d’analyser la musicalité qui en émerge. Nous proposerons ensuite des réflexions quant au rôle qu’elle peut jouer, en apportant une valeur ajoutée de sens – qu’elle soit en harmonie, en contrepoint ou en contre-chant.

Enfin nous étudierons l’éventualité d’une musicalité intrinsèque à la lumière. Cette dernière se déployant à la fois dans l’espace du cadre et à la fois dans le temps du plan et celui du film, elle possède une rythmique spatiale et une rythmique temporelle, surtout lorsqu’elle est mobile. Toutefois, l’idée de l’existence d’un aspect mélodique sera à nuancer.

Ces réflexions ont été ensuite l’objet d’une mise en pratique, à un travail de lumière sur le court-métrage Le silence après Bach, réalisé par Julien Soudet. Nous analyserons ici les résultats de ce travail au regard de nos recherches théoriques.

Abstract: Light in movies, when analyzed, is often reduced to static and aesthetic pictures. In this paper, I try to have a different thinking. I actually think that light, alike cinema, has a musical potentiality.

Cinema is, in a way, a total work of art. It is made of the aggregation of numerous art fields, and directing a movie is almost like conducting an orchestra, by harmonizing all the voices. Moreover, as partly an art of time, movie could be linked to musical work, through the notion of rhythm.

My researches have been led by several questions. What are musical potentialities of cinema ? If cinematographical work is taken as a symphony, which part the light can play ? Has light in movies an inner musical dimension ?

First of all, I analyze the rythm and the movement of the different elements which constitute a movie.

Next, I focus on the interactions between light and the other « instruments » of the movie’s symphony. Besides I consider the role it could play by adding some more meaning – whether in harmony or in contrast – to a sequence.

Finally, I center my thinking on the musical potentialities of light itself. It evolves in the space of a frame and in the time of a movie and has therefore a spatial rythm as well as a temporal one, especially when it is in motion. However, the existence of a melodic aspect will be something to qualify.

All this thinkings have been tried on set, I being in charged of photography on a short-movie project named Le silence après Bach (The Silence after Bach), directed by Julien Soudet. I also analyze in this paper the results of this practical exeperience and compared them with my theorical researches.

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