Godard, Inventions d’un cinéma politique


Autrice – Auteur : David Faroult

Cinéma

Présentation


Cet ouvrage étudie une période importante, mais longtemps négligée ou calomniée, de l’œuvre de Jean-Luc Godard : les années autour de 1968, durant lesquelles le cinéaste se politise, se réclamant du communisme puis du maoïsme. Comment mettre son cinéma au service de la révolution ? Porter la révolution dans le cinéma lui-même ? Se situer, s’inscrire dans l’histoire du cinéma pour élargir ses possibilités et usages militants ? La Chinoise, Week-end, Tout va bien… Près de vingt films qui sont autant de laboratoires d’un cinéma politique révolutionnaire. L’association avec Jean-Pierre Gorin dans le « groupe » Dziga Vertov modifiera durablement sa conception du cinéma en déplaçant le cœur des recherches, de l’image vers le montage qui l’intègre. David Faroult aborde chacun des films de cette période, les historicisant pour mieux cerner leurs inventions. Plutôt qu’à la biographie, c’est aux œuvres et aux propos qu’il s’intéresse. Ainsi, il apporte un nouvel éclairage sur le cheminement de Godard et sur l’histoire des années 68, en vue de nourrir des regards et des pratiques à venir. L’étude est complétée d’un consistant recueil de documents inédits et de traductions.

La presse en parle


Article rédigé sur le blog L’Art du Cinéma

« Cet excellent ouvrage étudie, dans l’œuvre de Godard, la période communément dite « politique » (1966-1975), très injustement décriée ou ignorée pendant longtemps, et que permet de réévaluer aujourd’hui l’édition en DVD de films réputés invisibles. La singularité et la qualité du livre de David Faroult est qu’au rebours de l’opinion ordinaire, il aborde ces films avec un regard sans hostilité (mais non sans recul critique) à l’égard de l’orientation politique marxiste de Godard à l’époque.

Outre cela, la grande richesse de cet épais livre (près de 600 pages) est double :
- C’est le résultat d’un impressionnant travail de recherche historique sur les conditions de production et de réalisation des films, en grande partie fondée sur des témoignages de participants actifs ; une importante annexe regroupe un ensemble de documents, textes ou entretiens, dont certains étaient inédits en français.
- C’est aussi une étude critique approfondie de chacun des films, jalons d’une œuvre cinématographique infléchie par l’évolution d’une pensée politique. Ces études détaillées éclairent le parcours parfois chaotique d’un cinéma en invention de son avenir à l’aune d’une politique nouvelle. On sait que L’art du cinéma s’est souvent penché sur les rapports problématiques entre le cinéma et la politique : notre intérêt pour le présent ouvrage est d’autant plus grand qu’il démontre que les rapports qu’instaurent ces films de Godard sont plus complexes, subtils et novateurs que ne l’a prétendu la critique, et incite à les revoir d’un œil neuf.

Enfin, une autre qualité du livre, et non des moindres, est son écriture, à la fois claire et alerte, qui fait qu’on le lit comme un roman —en accord avec le tour romanesque que prend la carrière de Godard à cette époque (sa carrière et non sa vie, car David Faroult, à juste titre, ne prétend pas à la biographie).

Tous ceux qu’intéresse l’œuvre du plus grand cinéaste que la France ait connu ont donc désormais une lecture de référence pour connaître, comprendre et accompagner ses films de cette période cruciale. »


Publié aux éditions Les Prairies Ordinaires, 2018. ISBN : 9782354801717. 960 Pages