De l’intérêt des objectifs « argentiques » en numérique


Date : 2014
Auteur : MENEGALE Laure
Directeur(s) de mémoire : Pascal Martin

Cinéma

Résumé : Ce mémoire explore une pratique qui s’est développée dès que le numérique est arrivé, il y a une dizaine d’années. Les opérateurs ont trouvé dès lors le cinéma digital trop « froid », trop « vidéo » et trop « défini ». Ils ont donc eu l’idée de tourner avec des objectifs anciens, afin de casser le trop de définition et de tendre ainsi vers une esthétique plus « argentique ». En effet, la technologie ne cessant d’évoluer, ces vieilles optiques sont de moins bonne qualité, et ce sont ces « défauts » que les professionnels recherchent. Certains opérateurs, afin de créer un effet flagrant, sont allés chercher de très vieux objectifs, datant d’il y a plus de cinquante ans et présentant ainsi une qualité réellement amoindrie. D’autres, de manière plus générale, utilisent des objectifs moins vieux, mais construits du temps du tout argentique, d’où mon appellation de objectifs argentiques. Ils n’ont donc pas été optimisés pour le numérique et présentent une qualité plus faible que les objectifs numériques récents, datant d’il y a moins de dix ans et conçus en prenant en compte les spécificités du numérique.

La problématique de ce mémoire cherche à comparer par différentes méthodes une série d’objectifs argentique, les Zeiss Grande Ouverture, datant de 1985, et une série numérique, les Cooke mini s4i, sortis il y a quelques années. Ces deux séries d’objectifs sont d’abord analysées d’un point de vue qualitatif sur des bancs de mesures, afin d’en déterminer scientifiquement leurs différences. Le logiciel DxO et le Flounetoscope ont été utilisés respectivement afin de mesurer la Fonction Transfer de Modulation ainsi que la sensation de netteté nommée BxU, et la taille des flous.

Puisque tout choix technique des opérateurs sert l’image d’un film, nous avons ensuite vérifié si les différences mesurées étaient perçues par les spectateurs. Des séquences s’apparentant à des séquences de longs-métrages ont donc été tournées plusieurs fois avec des supports différents (numériques ou argentiques) et des optiques différentes. Elles ont ensuite été montrées « à l’aveugle » à un panel d’observateurs qui a répondu à un questionnaire. Ainsi, c’est la conséquence pour le spectateur de cette pratique des chefs opérateurs qui est étudiée dans ce mémoire.

Abstract: This master thesis explores a practice which started with the arrival of digital filming, about ten years ago. The cinematographers found that digital filming lacked warmth, was too much like “video”, and the definition too sharp. Therefore they decided to shoot with old lenses, so as to decrease the sharpness and imitate the film style. Technology never stops evolving and thus these old lenses have poor quality and defects, but that’s precisely what professionals are looking for. Some cinematographers, so as to create a really visible effect, have been using very old lenses, which are more than fifty years old, and thus have a really inferior quality. More commonly lenses are used which are not so old but, nonetheless, have been made before the digital age. I shall call these lenses argentic lenses. They have a poorer quality compared to the digital lenses built less than ten years ago following the specifications of digital sensors.

The aim of this essay is to compare argentic lenses such as the Zeiss Super Speed built in 1985, to digital lenses such as the Cooke mini s4/i, which came out a few years ago. These two kinds of lenses are first studied from a qualitative point of view, on tests benches, so as to determine in a scientific way, their differences. First the DxO software, then the Flounetoscope (Blursharposcope) have been used so as to measure the Modulation Transfer Function, the blur perception named BxU, and the size of blurs.

Given that every technical choice made by the cinematographers is for the benefit of the aesthetics of a movie, we then checked to see whether these measured differences could be perceived by the viewers. Sequences resembling sequences from a feature-length movie were shot several times using different ways of recording (film and digital) and different lenses. Then, they were shown to a number of people without telling them how they had been shot. The viewers had to answer a questionnaire. Thus, we are able in this master thesis to study the consequences of these technical choices on the viewer.

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