Esthétiques des séries contemporaines : une filiation entre cinéma et télévision


Date : 2015
Auteur : MAUREL Morgane
Directeur(s) de mémoire : Jérôme Boivin

Cinéma

Résumé : Ce mémoire aborde l’évolution formelle subie par les séries au cours de ces quinze dernières années et le mélange progressif entre cinéma et télévision qui en a découlé. Comment sont-elles passées du degré zéro de mise en scène, auquel on les rattachait invariablement, à une expressivité attirant désormais les plus grands cinéastes ? J’ai circonscrit cette étude à une poignée de séries américaines, de types drama, et si mon choix d’étude s’est porté sur elles, c’est parce que chacune représente individuellement un pas nouveau qui tend vers ce désir de témoigner d’une évolution.

Certains auteurs visionnaires comme Steven Boccho et David Chase sont d’abord passés par là, mais c’est la confiance de certaines chaînes qui a aussi rendu possible l’existence de leurs oeuvres novatrices. La première partie montre à quel point le cinéma a joué un rôle moteur dans l’amorce d’un changement esthétique, dans la volonté de mettre enfin véritablement en scène à la télévision comme au cinéma. Une série comme Mad Men reflète parfaitement cette recherche d’un héritage avant tout cinématographique.

La deuxième partie montre à l’inverse le désir d’autres séries comme Breaking Bad, de se sortir de l’influence pour réfléchir avant tout au sein de son propre médium de base, à savoir la télévision. Assumer complètement l’idée d’une esthétique pensée pour la télévision, produites selon ses codes, mais avec à sa tête des équipes de réalisateurs, d’auteurs, de producteurs prêts à tout pour relever d’un cran le niveau.

Enfin, la dernière partie sera celle de l’hybridation. Les cinéastes (ici, Gus Van Sant et David Fincher) se tournent désormais vers la série pour assouvir leur geste artistique. L’infiltration est définitive entre cinéma et télévision à tel point que la série se concrétise enfin comme art autonome en tentant de se dégager de son premier support.

Mots-clés : séries, esthétique, télévision, cinéma, médium, évolution

Abstract: This research broaches the aesthetic evolution undergone by television series over these last fifteen years and the ensuing progressive mix between cinema and television. How did these series go from the total lack of style with which we used to associate them, to pure expressiveness, attracting the biggest filmmakers? I confined this study to a few American dramas, which I chose because each of them represents a new step towards a desire to mark this trend.

Visionary authors such as Steven Boccho and David Chase lead this change, but without the trust of the channels their innovative works would never have existed. The first part shows to what extent the cinema played a driving role in the beginning of an aesthetic change and in the will to stage a series as a movie. Mad Men is one example that reflects perfectly this search for a cinematic style.

The second part shows, on the contrary, the desire of TV series like Breaking Bad, to take out that influence to reflect above all on its own basic medium, television. To assume completely the idea of an aesthetic thought for television, produced according to its codes, with at its head, directors, authors and producers ready to raise the bar.

Finally, the third part will be about hybridisation. Filmmakers (such as Gus Van Sant and David Fincher) are now turning to series to enhance their artistic vision. Television and cinema are now definitively combined and the art of the series has reached its independence by breaking free from its first medium.

 

Keywords:aesthetics, television series, television, cinema, medium, evolution

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